Omen of Sorrow est paru en fin d'année dernière sur PS4 et nous avons pu nous essayer à cet intriguant jeu de baston labellisé "indé". Que vaut il vraiment ? La réponse tout de suite !
Si vous êtes amateur de jeu indé, vous avez forcément vu passer le logo Soedesco quelque part. Cette société néerlandaise est en effet spécialisée dans l'édition de jeux issus de petits studios. Et ici, c'est assez surprenant de retrouver leur logo puisque Omen Of Sorrow est un jeu de baston 2D, un genre peu exploité dans la catégorie des indépendants. En effet, c'est AOne Games, un studio chilien aux moyens modestes qui est à l'oeuvre. Et alors, ce nouveau venu sur le ring des jeux de baston tiendra-t-il le choc et la distance pour mettre ses adversaires K.O. ? C'est ce que nous allons voir.
Last cup of Sorrow
Et la première chose qui frappe quand on débute sur Omen Of Sorrow, c'est la grande rigidité des déplacements, a milles lieues de la fluidité et de la nervosité d'un titre Arc System Works. L'austérité des premiers Mortal Kombat ou Killer Instinct est de retour, avis aux amateurs ! Passé ce constat, Omen Of Sorrow propose des palettes de coups assez larges, avec pas mal de coups uniques pour chaque personnage, trois ou quatre attaques spéciales à base de quarts de cercles ou de charges, plusieurs coups ultimes avec deux quarts de cercles, mais aussi des états de buff et débuff qui changent en fonction de votre agressivité ou passivité. Bien que le casting soit assez réduit -mais nous en reparlerons plus tard - les types de personnages présents sont assez variés, parfois surprenants, et il faudra pas mal tester par soi-même dans le mode training afin de voir quelles sont les possibilités offertes par le système de combo. Entre les héros de base, et les plus particuliers comme la momie qui peut couper son corps en deux, ou les gargouilles et leurs mouvements aériens, ou encore les personnages qui utilisent des marionnettes ou moult attaques à distance, on a du mal au début, mais assez rapidement, on commence à passer des enchaînements de plusieurs coups, de plus en plus dévastateurs. Niveau jouabilité, Omen Of Sorrow se montre donc plutôt satisfaisant, avec toutefois un peu de travail requis pour espérer obtenir des résultats corrects. Le jeu est assez rêche pour un débutant.
Présage de chagrin
Pour découvrir cette jouabilité, on passera tout d'abord par le mode Histoire. Omen Of Sorrow dispose en effet d'un contenu scénarisé, sur fond de trash metal, avec des textes en français et des voix anglaises. Au menu, quelques cinématiques 3D assez obscures, tout comme l'histoire du jeu, et d'autres toujours en 3D, mais faites avec le moteur physique 2D du jeu. C'est comme si un mauvais Beat'em All non jouable défilait sous nos yeux, avec pas mal de longueurs entre deux combats, mais cette démarche au bon goût d'artisanat est plutôt cool au final pour qui saura s'intéresser à l'univers.
A votre disposition, vous aurez aussi un mode Versus, un mode Arcade, un mode Survie, un mode Entraînement assez basique, et une galerie assez bien fournie, même s'il faudra pas mal jouer pour tout débloquer. Niveau jeu en ligne, les fonctions sont sommaires. Du match rapide, du match classé, et la possibilité de créer des salons. Le netcode nous a semblé plutôt fiable, même contre des adversaires lointains, et même si le jeu semble alors parfois moins fluide, mais sans aucun ralentissement. Par contre les trophées et le système de la PS4 donnent une information insolite. Aucun joueur n'est parvenu à grimper dans les ligues argent et or du classement ! Et si les autres trophées sont eux aussi bien pourris, vous l'aurez compris, vous aurez un peu de mal à trouver des partenaires, à moins d'être très patients, ou de prendre rendez-vous avec vos amis. Du coup, clairement, face à d'autres productions, Omen Of Sorrow se contente du minimum syndical question contenu.
Blood Omen
Et c'est dommage car le casting ne va pas - pour l'instant - venir relever le niveau. A peine une douzaine de combattants de base, dont deux qui ne sont pas disponibles au départ et qu'il faudra déverrouiller. Le design est assez original, et nos héros viennent de diverses époques mais sont - presque - tous des légendes. Des chevaliers aux trousses de gargouilles, un ex-pharaon momifié, un genre de Frankenstein, le docteur Hyde, un chevalier fantôme, Dracula, un loup-garou, Quasimodo et Esméralda... Le mélange est détonnant et original, et le design plutôt réussi avec un style un peu typé "comic book". Côté personnages féminins, l'exposition de leurs attributs pourra parfois - souvent - sembler grossière, tout sauf fine ou subtile. Les graphismes sont par contre un peu pauvres, datés, que ce soit sur les combattants ou les arènes.
Par contre, le jeu est très fluide dans les modes hors ligne. Mais douze personnages, si originaux soient-ils, c'est peu. A l'origine, il y a 10 ans, Blazblue en proposait autant. Ici, même avec des personnages très originaux, la jouabilité reste malgré tout un bon cran en dessous, voire deux. C'est donc assez décevant, et ce même si quelques personnages vont arriver en DLC. D'ailleurs, Esméralda, la première à arriver, gratuitement, est déjà dans le jeu : on l'affronte en mode Histoire. Pourquoi ne pas l'avoir alors rendue disponible immédiatement ? La pilule à d'autant plus de mal à passer que le jeu est vendu au lancement à 50€, ce qui nous semble assez élevé au vu de ce qui nous est proposé.
Mais après tout, n'oublions pas que le jeu de combat est désormais une niche, et que les grosses productions possèdent quasiment toutes un season pass qui fait grimper la note aux alentours de la centaine d'euros. A relativiser, donc.